Départ en retraite de Clément Brungard

" Nous voici réuni pour accompagner Clément vers sa retraite bien mérité. Il a maintenant 25 ans d’ancienneté dans la société.

Nous travaillons ensemble depuis le 02 juillet 1997 et cela ne nous rajeuni pas. Cela me fait tout drôle de prendre conscience de la vitesse avec laquelle les années filent.

J’ai quelques flash… Je le vois dans l’ancienne usine s’énerver à la mécanique parce que cela ne va pas assez vite. Je l’observe tout content de découvrir à Seppois les possibilités techniques de la nouvelle presse Buhler. Je le vois jovial boire une bonne bière sur le salon de la GIFA en Allemagne. Et là plus question de se presser : on a le temps.

Je l’entends défendre les intérêts de l’entreprise dans une réunion chez les clients. Je vous rassure, j’entends aussi ses coups de gueule…. Et je ne dois pas être le seul…. Un cas en particulier : le démarrage du premier moule huit empreintes des bobines Autoliv fait en Europe. Bref un événement pour nous et pour le client qui a pris de gros risques en nous faisant confiance.

Pendant trois jours avant l’essai du moule, Clément était énervé et ronchonnait car d’après lui cela ne pouvait pas marcher.

Le jour « J », le matin on monte le moule sur la presse. Je le sens tendu comme dans une salle d’accouchement. C’était la naissance de son concept moule qui était novateur. A 11 heure, les premières grappes complètes sortent et cela se passe plutôt bien.

Tout étonné et content de cette réussite, Je vais le voir pour recueillir son avis. Il me regarde de travers et me dit d’un air grave : « c’est la cata ». Cela m’a fait rire, et je me suis dit : « celui-là on ne le changera pas ».

Bref ces coups de gueule pour le bien de l’entreprise vont nous manquer.

Clément n’a pas fait que travailler, il a aussi voyagé. En 2010 en mission en Tunisie, il s’est arrangé avec le dieu Thor pour qu’une éruption volcanique l’oblige à rester là-bas pour chasser pendant trois semaines. Il a réussi à faire une battue et tiré un sanglier gros noir comme chez nous. Il avait donné rendez-vous à son député alsacien qui se promenait au souk avec son slip dans la poche après un hammam.

Bref il a pris son temps et pour faire durer il est revenu en train par l’Italie.

D’ailleurs, j’ai appris que dans ton bureau chaque lundi matin, il y avait le briefing de chasse du week-end avec M Dietlin et M Querry. Je pense qu’il s’agissait de savoir qui avait le plus long fusil.

Clément nous a fait la promotion des produits du Sundgau. Toujours le premier à nous faire partager sa dernière recette de saucisson au sanglier, sur le coin d’établi accompagné d’une bonne bouteille de blanc d’alsace évidemment !

Tout cela pour dire que notre Clément va nous manquer.

Clément, Je te souhaite la santé, le bonheur et de profiter de la vie. "